Ursula MEIER « L’enfant d’en haut »

O’Brother Distribution, 2012

CINEMA DRAME

VE0485 (Disponible au PointCulture Mobile N° 1)

avec Léa SEYDOUX, Kacey MOTTET KLEIN

ursula meier l'enfant d'en haut pointculture mobile 1

Simon, douze ans, est un enfant d’en bas. Il cohabite avec sa grande sœur Louise dans un petit appartement d’une tour isolée. Son monde est sombre, triste et laid, dans l’ombre noire des montagnes. Il manque de nourriture. D’amour aussi.

En hiver, il se transforme en enfant d’en haut. Il monte régulièrement vers la station de ski huppée, où il se fait passer pour un jeune skieur habitué à cet univers blanc et ensoleillé. Il subtilise skis, lunettes, gants, chaussures, anoraks… qu’il revendra ensuite pour subvenir à leurs besoins.

Simon, courageux, imaginatif et débrouillard, et Louise, qui fuit ses responsabilités et la réalité, forment un couple uni dans la précarité, gardant un douloureux secret.

La réalisatrice franco-suisse Ursula Meier joue sur l’opposition chargée de sens entre la verticalité (le haut et le bas, la richesse et la pauvreté) et l’horizontalité (la route, la plaine, Louise qui s’en va).

La télécabine représente à la fois le lien de cet antagonisme et à la fois symbolise la tension des rapports humains. C’est aussi le vrai refuge de Simon et l’élément qui rythme les différentes étapes du film.

Louise est campée par une Léa Seydoux, paumée, dans une de ses plus belles interprétations. Quant à Kacey Mottet Klein, il porte le drame sur ses jeunes épaules avec une crédibilité et un naturel dans un rôle où il doit pourtant jouer l’homme solide et le grand frère tout en étant un enfant qui cherche constamment sa place.

Sans pathos, avec délicatesse, la réalisatrice réussit un convaincant télécabine-movie plein de sens et d’émotion. DM

(Disponibilité de ce film)